Sweet Bazar à la Fondation Royaumont

Sweet Bazar à la Fondation Royaumont

Après 4 années de tournées internationales et d’engagement artistique dans le quartier du XXe arrondissement où il vit, le chanteur Akim El Sikameya s’apprête à donner le jour à un nouveau projet (spectacle et album), Sweet Bazar.

 

Avec un titre à la fois doux et facétieux, prononçable dans toutes les langues, et issu d’un terme arabe, Akim El Sikameya place son nouveau répertoire sous le double signe de la tradition (arabo-andalouse, dont il est issu) et d’une modernité nomade, à son image.

 

La résidence de création que l’artiste passera à l’Abbaye de Royaumont, entouré de ses plus fidèles musiciens, constituera le point d’orgue d’un travail commencé depuis longtemps, notamment sur la route de sa triomphale tournée indienne, en octobre 2011.

Les textes, déjà écrits par l’artiste, évoquent, sous forme de petites fables contemporaines, des amours délicieuses et délictueuses, des combats valeureux contre les dogmatismes en tout genre. Il s’inscrit en cela dans une tradition poétique arabo-persane riche et méconnue, libertine et bachique, qui va d’Abu Nuwas (libertin baghadi du VIIIe siècle) aux arabo-andalous du XiXe s, en passant par Omar Qayyam (auteur persan du XIe siècle) ; de cette généalogie, Akim reprendra pour l’occasion un classique, dans une veine folk inédite. Faire (re)découvrir ces poètes aujourd’hui relève d’un choix artistique courageux, qui va à l’encontre des préjugés des deux bords sur une culture musulmane prétendument puritaine.

 

Pour l’aspect musical, Akim, très sensible à la mystique de l’art, compte beaucoup sur la magie du lieu pour fédérer l’équipe et donner naissance à une œuvre spirituelle, inspirée. Il s’agit d’un véritable choix artistique pour le chanteur, qui a renversé les habitudes en décidant d’enregistrer son nouvel opus non pas dans un studio, mais dans un lieu chargé d’histoire, où il installera, avec ses complices, un studio éphémère. Il espère retrouver ainsi une forme de tarâb (interaction magique entre les musiciens) chère à la tradition arabo-andalouse, et qui fait selon lui la force de l’artiste.

 

A son violon à cinq cordes, compagnon fidèle qui le distingue entre tous (il est le seul violoniste à en jouer debout, l’instrument posé contre sa cuisse), Akim El Sikameya ajoutera sa voix de haute-contre, mais aussi guitares, banjo, piano, accordéon, basses, percussions, pour une aventure musicale qui s’annonce riche en sonorités métisses et voyageuses.

 

Une œuvre à découvrir fraîchement éclose à l’issue même de la résidence, le 29 janvier 2013, dans le cadre de la programmation Fenêtre sur Cour de l’Abbaye de Royaumont.

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